HISTORIQUE DE LA SECTION HANDBALL DU BORDEAUX ETUDIANTS CLUB
1-LES PREMIERS TEMPS DE LA SECTION HANDBALL DU BEC: Nelson Paillou et Carole Lombard.
La lecture du journal du BEC, dont la première parution date du 6 mai 1911, nous indique que les sections de rugby, association, tennis, athlétisme, cyclisme et pelote basque sont déjà créées à cette date-là. Avant la guerre 1914-1918, le nombre de sections s’étoffe avec la natation, le water-polo, le hockey sur gazon, le basket-ball, l’escrime, le volley-ball.
Il fallut attendre les années d’occupation 1941, 1942, 1943, pour voir la création des sections masculines et féminines de handball au sein du BEC. La première partie du recueil vous a déjà mis dans l’ambiance de l’époque.
Comment peut-on expliquer ce retard par rapport à la date de création des autres sections ? L’activité sportive, le handball, ne s’est structurée que tardivement, émanant d’une origine danoise en 1898, tchécoslovaque au début du XXème siècle, et germanique. Le handball à 11 joueurs fut inscrit au programme des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. En France le handball apparait venant de Suisse et des milieux de la gymnastique par Mulhouse. La région parisienne et les professeurs d’EPS l’accueillent et en 1937 ont lieu à Paris les 7° Jeux Universitaires Internationaux ; le handball à onze est inscrit au programme. La Fédération Française de Handball fut créée en 1941 et la saison 1941-1942 fut la première saison de compétition en France. A Bordeaux comme dans d’autres grandes villes de France, le handball à 11 est donc apparu sous l’occupation.
Nelson PAILLOU, dès 1941, demande au Dr Bahuet, président du BEC, de créer une section handball au sein du club.Nelson Paillou, né en 1924, avait alors 17 ans. Un soir, avec un groupe de « copains », joueurs de foot du collège Commandant Arnould, il rejoint le 24 Cours Pasteur au 2° étage de l’Union des Etudiants et se rend au bureau du Président du BEC, le Docteur Bahuet. Il se présente et fermement dit au Président qu’il fallait créer une section de handball dans le club. « Eh bien, d’accord, et je te nomme président de la nouvelle section de handball du BEC ! » Tout le BEC connaît cette anecdote rapportée par des témoins les plus fiables. Notre futur Président du Comité Olympique Français n’a pas perdu de temps depuis l’introduction du handball en France et l’on connaît la carrière que Nelson a poursuivie depuis ce moment, au service du handball et du sport en général. Auprès de Nelson, des noms sont à retenir, « ceux qui ont créé la section », qui sont restés fidèles au club et que nous retrouverons impliqués en tant que joueurs à 11 et à 7. Ils seront présents aussi plus tard dans les instances administratives et sportives.
Ils s’appelaient : Paillou, Marguery, Jourdian, Abbadie, Daron, Bollée, Veschambre, Toffani, Leroy, Packalen, Planchet, Bouché, Sourbier, Lamoliatte, Lahourat, Maurice, Laplace, Majoufre, Denjean, Duguié, Bellanger, Escalettes, Morillon, Broussin,
Carole LOMBARD, Professeur d’EPS, et Nelson PAILLOU, en compagnie de P. Petit- Jean, décédé en déportation en 1944 et frère de Micheline VESCHAMBRE, créèrent en 1943 la section féminine. Carole (née en 1920) fêtée le 20 février 2016 pour ses 75 ans de fidélité au BEC, nous laisse son émouvant témoignage de la création de cette section féminine de handball.
Témoignage de Carole Lombard-Baldeck (95 ans) le 20 février 2016 :
« 1943 : La rentrée Universitaire approchait, nous vivions sous l’occupation avec des restrictions, son couvre-feu, une joie délirante n’était pas au rendez-vous.
Mais il y avait le 24 Cours Pasteur et le 2° étage du siège de l’Union des étudiants, le BEC… le bureau du Président, le Docteur Roger Bahuet, et également le chargé des paperasses, le sympathique M. Minvielle derrière sa talanquère. Chaque soir de nombreux adhérents de toutes les sections s’y côtoyaient. Un soir de cet automne 43, convoqués par le Président, Nelson Paillou et moi-même avons eu la joie d’apprendre que nous pouvions créer la nouvelle section de Hand-Ball féminine (qui ne se jouait qu’à 11). Nous étions accompagnés par le frère de Micheline Petit-Jean/Veschambre, qui fut déporté en 44 et mourut en déportation. Nelson comme moi, pour constituer nos équipes, avons fait appel aux collègues, aux amis du basket et de l’athlétisme. Tout s’est vite mis en place. Pour les terrains, le Stadium Universitaire, l’annexe du terrain des footeux. Quelques ennuis : un petit troupeau de vaches nous concurrençait !Le comité de Gironde de handball était le seul de la région à s’installer. Peu de clubs : le Stade Bordelais dit SBUC à cette époque, St-Bruno et un représentant du CA Béglais. Pour nous les filles, seul le Stade Bordelais présentait un adversaire. Les rencontres au début n’étaient pas nombreuses, peu importe, nous nous entraînions tout en participant dans les autres sections. Le mois d’avril arrivant, l’athlétisme prenait toute sa place. La compétition dès 44-45 s’est étoffée, il y a eu un championnat National où le BEC a brillé devant les équipes de Nantes, de Poitiers, de Limoges et bien sûr de Paris, Ivry, Stade-Français, de Normandie également : Vernon. Les Clubs Universitaires ont créé aussi leur compétition. Tous ces matches ont été extraordinaires, où filles et garçons ont décroché le titre.
Jusqu’en 1952 le « 11 » a été roi, mais dès 1947 le Hand à « 7 » a pris sa place et des compétitions ont débuté. Le nombre de clubs a évolué, l’ASPOM a été un sérieux concurrent. Des jeunes sont arrivés. La section a grandi. »
Autour de Carole, des athlètes issues des milieux des sports collectifs, de l’athlétisme ou de l’Institut d’Education Physique, se regroupèrent pour parfaire leur préparation physique durant les mois d’hiver par la pratique du hand à 11.
Elles s’appelaient : M.J. Lacoste EPS, Jeanine Toulouse EPS, Hélène Maumen E.Sup, Simone Simon IEP ( Institut d’Education Physique), Fernande Bourrec EPS (Basket), Denise Villenave (Laporte) EPS, Madeleine Villenave sœur de Denise, Barrientos, Loulette Barouillet EPS, Lisette Bidan élève IEP, Vialemaninge E. Sup, Carole Lombard, Bagalciague, Cathy Cantara(Basket),Monique Drilhon EPS, Jacqueline Fitte, élève de Carole, Monique Pauliac, J.Gourgues.
« UNE GRANDE SECTION EST NEE »
Après les années de guerre, le journal du BEC renaît le 8 février 1946, sous le nom « Le B.E.C », « Journal sportif universitaire paraissant le vendredi et provisoirement mensuel ». Nelson Paillou en est le nouveau Directeur. Dans ce même numéro 1, Nelson Paillou fait le point sur ces premières années du Handball au BEC.
« Les difficultés que nous eûmes à surmonter furent sans nombre. Au manque d’effectifs s’ajouta bientôt l’incompréhension de certains athlètes qui avaient prêté une oreille indulgente aux préjugés inculqués par une propagande facile, et non suffisamment avertis sur la valeur athlétique, éducative et spectaculaire de notre sport. Le Handball et avec lui notre section ont fait depuis du chemin…
En 1943, manquant encore d’expérience, nous parvenons seulement en 1/32° de la Coupe de France.
En 1944, c’est en 1/16° que le Stade Niortais Champion de France, nous élimine de la compétition nationale.
En 1945, enfin, l’année de la consécration, le BEC parvient en ¼ de finale, après avoir éliminé des équipes déjà aguerries, comme l’U.A.Tarbaise, les Cheminots de Paris et le Stade Bordelais, pour ne s’incliner finalement que devant le Club Français, finaliste de la Coupe. Nous avons cette année 50 jeunes gens qui pratiquent effectivement le Hand-Ball. A nos équipes senior et junior nous avons été amenés à ajouter une équipe réserve qui, chose extraordinaire pour une réserve, joue toujours au grand complet et se classe troisième aux Championnats de Guyenne. Fini, bien fini, je l’espère, le temps où l’on cherchait celui qui ferait le onzième… Le secret de notre ascension rapide réside uniquement dans l’esprit de camaraderie et l’entente des plus sympathiques que nous avons réussi à créer parmi nous. Dans l’amour profond que nous avons pour notre sport, et dans le désir sans cesse grandissant de lui voir prendre dans le sport la place honorable qui lui est due. « …Pas d’individualité, pas de vedette (et pourtant à divers titre nous en avons) une équipe qui joue ENSEMBLE, voilà la meilleure formule » disait Carole.
Mais nous sommes confiants, Jourdian vient de se charger de la partie technique, Labourdette, vieux béciste bien que muté à Bayonne, continuera à renforcer notre onze et à lui donner les conseils pratiques qui lui sont nécessaires. Nous sommes persuadés que nous sommes sur la bonne voie, sur celle qui monte et nous nous sentons capables avec la foi qui nous anime de montrer à nos dirigeants que nous sommes dignes de la confiance qu’ils ont bien voulu nous accorder en nous acceptant dans « la grande famille béciste ».
Dernière-née de cette grande famille, notre section féminine est prospère :
1942-43 : 11 licenciées et le Handball se joue à 11 joueurs. HB 5
1943-44 : Des jeunes affluent et nous remportons le Championnat de Guyenne ; nous trébuchons pour un point en 1/8° de finale de Coupe de France devant Niort qui remportera le titre de Champion de France.
1944-45 : Nous conservons le titre de Champion de Guyenne. Mais l’Aviron Bayonnais, battu en matches aller- retour de Guyenne, prend sa revanche en Coupe de France et nous élimine de justesse en 1/8° de finale. HB 6
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Pourtant au début de l’année 1947 le BEC M et F s’inclinait en Coupe de France Universitaire face à Poitiers, les féminines jouant « sans leurs vedettes Carole et Jeanine Toulouse mais avec le célèbre goal Chinchon qui se permet, fait unique, de plonger ! »
« Les féminines, pionnières du Hand en Guyenne, végètent faute d’adversaires, mais une pléiade de minimes et de cadettes nous entourent, l’avenir de la section est assuré. Au travail et contentons-nous des titres de Guyenne » dit Carole. Cependant un long voyage est proposé aux féminines tout à fait inattendu car « du fait de la défaillance du PEC (Poitiers) aux championnats universitaires, M. Le Bot fait appel à nous pour boucher le trou. Aurez-vous mes filles assez d’économies pour passer 3 jours à Lyon. Si oui, en route pour Pentecôte, nous y rencontrerons Marseille, Paris, Lyon, Strasbourg »!
Textes extraits du journal LE B.E.C, Nouvelle série n°1 du Vendredi 8/2/1946, et n°2 du vendredi 15 mars 1946 . Articles signé Nelson Paillou.
Le ton est donné! Ce sont les deux premiers articles qui traitent du Hand au sein du BEC.
2- QUI ETAIT NELSON PAILLOU, 1er PRESIDENT DE LA SECTION HANDBALL DU BEC ?
Tous les sportifs connaissent le parcours de Nelson Paillou au sein du mouvement sportif depuis son implication en tant que joueur. Il fut aussi arbitre international, président de section à 17 ans et pendant 25 ans, secrétaire général du BEC, de la Ligue d’Aquitaine, puis Président de la Fédération Française de Handball et Président du Comité National Olympique Français.
Le nombre impressionnant de ses missions nationales et internationales ainsi que ses citations et autres distinctions sont aussi connues de tous. Cette reconnaissance est toujours liée à l’implication de Nelson Paillou dans les milieux sportifs, associatif et pédagogique. Ses actions sont sans cesse sous-tendues par l’idée qu’il prônait depuis ses premières interventions d’éducateur : le jeune, sportif ou pas, est perfectible, pour peu qu’une structure sociale de militants l’aide dans ses apprentissages.
Le Président du Comité National Olympique qu’il a été, a côtoyé le plus haut sommet de l’expertise sportive mais n’était-il pas simultanément membre de la « commission sport pour tous » dans ce même comité ?
Pour Nelson Paillou, recevoir du Ministère de la Justice la Médaille pénitentiaire en 1992 n’est pas antinomique avec la notion d’autorité évoquée tout au long de ses réflexions pédagogiques avec ses formateurs et les jeunes en centres de vacances.
Mettre en exergue « le savoir social » ne gêne pas Nelson Paillou lorsqu’il est face à l’individualisme de l’athlète concentré dans sa bulle avant l’épreuve suprême.
Parmi toutes les structures que Nelson Paillou a animées, le milieu sportif peut paraître son secteur privilégié. Mais sa vie de tous les jours au sein de l’Education Nationale nous montre que ses réflexions ne sont pas dualistes. C’est de l’être global qu’il s’agit.
Suivons sa carrière dans L’Education Nationale.
Si son engagement dans le milieu sportif a débuté dès l’âge de 17 ans, le professeur de lettres, à peine majeur, s’est vu confier par l’Inspection Générale de l’Enseignement Technique la direction d’une colonie de vacances pour des jeunes déshérités ou sans famille au sortir de la guerre. Nelson occupe en été les usines Béguerie à Mauléon, dans les Basses Pyrénées d’alors, dont les ouvriers sont en vacances. Cent-vingt jeunes issus de Centres d’Apprentissages bénéficient de vacances encadrées par les professeurs de leurs établissements. Les Académies prennent en charge ces structures. C’est une œuvre de SOLIDARITE face à l’injustice, aux inégalités. C’est une action pour adoucir les rigueurs de l’infortune des jeunes des Centres d’Apprentissages. Il poursuit un objectif de SANTE morale et physique.
Nelson Paillou est formateur des moniteurs et directeurs de centres de vacances avec les C.E.M.E.A. (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active). Il met en place la Charte de 1961 fondée sur l’éducation à la RESPONSABILITE, l’apprentissage de la LIBERTE, l’acceptation des DIFFERENCES, le RESPECT DE L’AUTRE, l’INTEGRATION DE L’ETRE, l’EPANOUISSEMENT DE LA PERSONNALITE. Il promeut aussi dans les établissements, les « Foyers socio-éducatifs » qui sont à la base de ces apprentissages.
Il initie avec Jean Romain et Madeleine Cocagnac les échanges internationaux (Bordeaux- Munich pendant plus de 10 ans, mais aussi avec l’Espagne, les Pays Scandinaves, l’Autriche). Il fait ainsi œuvre de PAIX entre les peuples.
Il initie aussi les centres de vacances d’été, d’hiver, les camps bâtisseurs en relation avec le LP d’Anglet. Ex : Neuvic d’Ussel, Sanguinet, Cladech et la fameuse maison de la Mouline à Arette-La Pierre Saint-Martin qui recevra de nombreux bécistes en préparation physique pour leur nouvelle saison. On en reparlera plus loin.
Trois préceptes qui lui étaient chers, relient le Paillou du BEC au Paillou de l’Education Nationale.
« Le SAVOIR COGNITIF est INDISPENSABLE mais que cela ne nous empêche pas, bien au contraire et en même temps, de souligner l’importance du SAVOIR SOCIAL. »
Dans le même ordre d’idée : « nous acceptons bien volontiers les nécessaires APPRENTISSAGES, les ENTRAÎNEMENTS, la phase structurante de la FORMATION et on croit pouvoir affirmer qu’ils ne sont pas antinomiques avec la LIBERATION de l’INDIVIDU, la REALISATION de ses POTENTIALITES. »
En 1981 Nelson Paillou compte 25 ans de responsabilité dans le même mouvement : la Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l’Education Nationale, puis l’AROEVEN, mouvement pédagogique de recherche et d’action. Il soutient cette affirmation que nous pouvons associer à la gestion des équipes sportives : « Notre camp de vacances n’atteint réellement son but que s’il permet de former l’adulte de demain, dans un climat de SECURITE, de LIBERTE, de RESPONSABILITE.» (Plusieurs responsables des centres de vacances de l’AROEVEN participaient aux compétitions de handball au sein des équipes du BEC : M. Plumenail, A. Gerbier, H. Duboscq, P. Lucu, B. Héraud…)
c) Quelques anecdotes : L’une d’entre elles montre la connivence qu’il a pu entretenir avec Jacques Chirac au sein du Conseil Economique et Social. Jacques Chirac le taquinait au sujet de sa blague à tabac qu’il lui cachait et il lui demandait sans cesse s’il continuait toujours à se rouler ses cigarettes. Et Nelson lui répétait : « Oui Monsieur le Président et je pense être le seul à m’en rouler une sans toucher l’autre ! » Le président Chirac a lui-même utilisé cette boutade plusieurs fois en public. Il y a une suite à cette anecdote : lors de la remise de la Légion d’Honneur à Nelson, le Président Chirac lui a offert une rouleuse mécanique de cigarettes en lui disant ceci : « Ainsi vous n’aurez même pas besoin de vous les rouler à la main ! ».
L’Association Internationale pour un sport sans violence avait son siège à Monaco. Le Prince et la Princesse Grace Kelly recevaient chaque année les membres de l’association pour leur congrès. Comme toujours, nous étions friands de le questionner sur ses sorties extraordinaires. « Allez, raconte-nous ! ». Un jour, au retour d’une session à Monaco, il nous rassemble en petit comité, lors d’une réunion de directeurs de centres de vacances à Cladech et nous dit : « ça y est, je suis amoureux » ! « Allez, dis-nous tout, c’est qui, c’est qui ? ». Après nous avoir longtemps fait attendre, il nous dévoila ses états d’âme : « Je suis amoureux de Grace Kelly, quelle beauté, quelle classe, quelle présence, quel sourire, quel corps, quelle bonté, quelle amabilité, quelle intelligence, » etc. etc. Subjugué notre Nelson !
3- LES ETAPES MARQUANTES DE LA VIE DES SECTIONS
La section masculine
Au retour de la guerre, la Guyenne est isolée. Elle manque de grandes équipes capables de donner un élan qualitatif aux deux ou trois clubs « honnêtes » de la région.
En avril 1946, même si le BEC est vaincu par le PUC en 1/4 de finale de la Coupe de France à Niort, Nelson Paillou après avoir marqué deux buts, écrit en conclusion dans son article du journal : « L’ambiance sympathique, bruyante, et bien béciste, qui régnait le soir au banquet groupant les « douze petits rouges vaincus » n’a pas manqué de faire tourner le vent à l’optimisme. »
Le « Hand Ball écho », article du 15 novembre de la même année, nous apprend que les résultats ne s’amélioreront qu’avec une assistance régulière aux entraînements : « Les entraînements ont lieu tous les jeudis au Stade Municipal à partir de 15h30. TOUT LE MONDE EST CONVIE A Y ASSISTER (VEDETTES COMPRISES) » !
« Hand Ball écho » annonce aussi que « les championnats de Guyenne commencent le 7 novembre. Le calendrier de la saison sera affiché au BEC. Les joueurs sont priés d’en prendre connaissance. »
Chacun est mis face à ses responsabilités !
Cependant, « LA SAISON 1947/1948 demeurera dans l’histoire du handball béciste une saison glorieuse, une grande saison ».
Ces années là le BEC est reconnu comme « l’une des meilleures équipes françaises », alors qu’il est finaliste de la Coupe de France Universitaire, qualifié pour les championnats de France 1948/49 grâce à « l’excellent état d’esprit et l’homogénéité des équipes ». HB 8 HB 9
Seize matchs, seize victoires et surtout le BEC est vainqueur du SBUC, ironiquement appelé SBUsé. Ce club et même l’ASPOM ne discutent plus la suprématie du BEC. Les bécistes sont vaincus d’un point seulement en championnat de France Universitaire par Poitiers avec ses six internationaux. Ils furent plus efficaces en soirée avec « une victoire de la bonne humeur …et du gosier » ! A 2h du matin le chef de gare de Poitiers faisait l’annonce suivante : « Attention quai 3 voie 2, le train de Paris entre en gare… le BEC en voiture » !
Les « Réserves » sont championnes de Guyenne et individuellement, Bordes, Bouché, Planchet sont sélectionnés en équipe de France Universitaire et Marguery en équipe de France A.
La coupe de Guyenne « Mario Boillat » de Hand à 7 se mettait en place et après huit ans de travail la section Hand du BEC recensait son 100ème licencié !
Nelson Paillou se félicite de ce résultat et remercie les Présidents de Juglart, Mayer, Lajugie, Pautrizel, ainsi que M. Mario Boillat, M. Rousseau, M. et Mme Bouché, M. et Mme Palussière, des supporters ardents.
« J’espère que nos joueurs ne vous décevront pas » renchérit Nelson. HB 10
La saison 47/48 se terminait au stadium le 27 juin par un pique-nique inter-sections BB, R et HB. D’autres joueurs pouvaient s’inscrire à cette animation qui précédait les « Hypertrophées ».
Après une période sans distribution du journal, pour cause de financement, celui-ci réapparait en décembre 1950. Nous lisons que les résultats sont très encourageants et nous voyons apparaitre des équipes minimes et cadets qui jouent encore à 11 et aussi à 7. Toutes les équipes sont en tête de leur poule. HB 11 Le BEC se classe dans les huit meilleurs clubs français. Tofani, Sourbier, Donné, Sibout sont décorés de la médaille d’honneur du BEC.
En 1951/52, après leur victoire à Vernon (Normandie), les handballeurs sont en ¼ de finale du Championnat de France. Un déplacement épique ! Ils s’emparent aussi des titres en championnat de Guyenne à 11 et à 7. Jean Jourdian en est le capitaine entraîneur. HB 12 HB 13
Tous les résultats sont excellents mais malgré tout, un titre inquiète le lecteur du journal de la saison 1952/53 : « Une menace de scission plane sur la section handball ! » Les termes sont lourds et l’auteur de ces mots demande une solution auprès des Amis et Anciens pour que cessent ces rumeurs. L’article est signé par le « Président de la section désemparé, NP ». Il s’agissait en fait de savoir qui de Lamoliatte ou de Sibout le junior, avait les plus beaux mollets (ou les moins ridicules comme vous l’entendrez !). L’histoire ne dit pas lequel des deux joueurs marquait le plus de buts !
Nous remarquerons de plus en plus sur les photos, un Nelson Paillou en tenue de ville et dès 1954 des nouveaux noms de joueurs vont apparaître et marquer l’histoire du BEC. HB 14,
Ils seront ½ finalistes du championnat de France à 11 et finalistes du championnat de France à 7.
Les années suivantes, le journal du BEC titrera « LE HANDBALL A L’HONNEUR ». Nous sommes en 1955/1956. Les Seniors sont à la suite, champions de France Honneur et champions de France Excellence alors que les Juniors sont champions de France UFOLEP. HB 15, 16, 17, 18
N’oublions pas derrière ces champions, quatre équipes réserves dont la 4 ou « OCCU » est invaincue : « la tête » et « la volonté » suppléent parfois au shoot ironise Nelson !
L’année 1958 voit encore quelques bons résultats avec une finale perdue à 11 contre la « bête noire » Vernon à Orléans, une demi-finale Junior en championnat de France contre le Racing, une demie finale perdue 11 à 10 contre Strasbourg qui sera champion de France. HB19, 20, 21. Chez les Cadets apparaissent les noms de Mayer et Cazeneuve. Ce dernier quittera plus tard le BEC pour rejoindre La Police de Paris mais nous retrouverons Guy Mayer jusqu’à la finale du championnat de France NAT II en 1972… et même davantage !
Depuis sa création, le BEC se bat sans cesse sur le front de l’argent. On peut noter que parmi les efforts accomplis pour remplir la caisse, le 26 janvier 1958, une agence est créée, « L’agence de spectacles et de déplacements sportifs » qui proposa des spectacles en matinée et soirée à Mont de Marsan, Pau et Bordeaux. Le Producteur en était A. Morillon, dit Dédé la Morille, assisté du docteur Dubesset dit Le Dabe et de B. Astorgis. Voici quelques thèmes joués pour l’occasion : « Le Rendez-vous manqué. Le crevé de la gare. Le coup du mépris. Le coup dans l’aile. Frotte ton pare- choc contre le mien. La fuite des vierges en Ariane. » Les principaux rôles étaient tenus par J.P. Démias, J. C. Salles, B. Parent, A. Morillon, Dr. Broussin, Mme Dubreuilh, D. Denjean. Nous n’avons aucune information quant aux recettes ni à leur disponibilité…
Plus sérieusement, nous ne pouvons passer sous silence le titre de Champion de France Universitaire, remporté par les seniors le 22 mars 1959, aux dépens du PUC, 21 à 17. Coupe gagnée pour la première fois depuis sa création.
Les féminines sont aussi Championnes de France Universitaire face au PUC. Nous reprendrons ce résultat plus loin. HB 22
Le BEC est aussi ½ finaliste en Championnat National à 11 et les Juniors sont Champions de France UFOLEP. 205 licenciés sont répartis dans 14 équipes. G. Otternaud, J.P. Brignon, G. Dumont et J-M. Roux sont les nouveaux joueurs internationaux.
1958, c’est aussi la date du quasi arrêt du hand à 11 au profit du hand à 7. Les juniors plusieurs fois Champions de France UFOLEP et souvent en finale du championnat FFHB, méritent aussi une attention photographique mais peu d’archives nous les présentent. Ici ce sont les Juniors de la saison 1961/62 en challenge Sabathier aux Arènes de Nîmes. Rencontre perdue 19 à 17 contre le SMUC. HB 23.
Les Seniors sont une nouvelle fois Champions de France Universitaire en 1963 et cette même année, ils sont 3ème du championnat national. « En 23 ans d’existence la section de handball du BEC n’a jamais obtenu des résultats aussi flatteurs » écrit Nelson Paillou dans le mensuel du BEC. HB 24, 25.
Ces résultats ne seraient-ils pas dûs en partie au stage d’Arette, au début septembre ? Il était mis en place depuis 1962/1963 pour permettre aux handballeurs, footballeurs et rugbymen de préparer leur saison sportive.
D’autres annonces étaient avancées dans ce mensuel nous informant que Cazeneuve, Mayer et Ranson faisaient partie de l’équipe de France Universitaire. Le BEC « Aquitaine » remplace le BEC « Honneur I » et devient le réservoir de la Nationale I. Le CREPS est l’un des principaux pourvoyeurs de joueurs de cette équipe.
Les minimes n’étant pas souvent à l’honneur, nous retiendrons le nom d’un joueur cité cette année-là. Il s’agit de Antonio dit « Tonio » Martinez qui fera partie en 1972 de l’équipe championne de France NAT II et de l’équipe NAT I en quart de finale du championnat de France. F. Morera, R. Fauré faisaient aussi partie des jeunes formés à l’école du BEC. B. Duclos fut incorporé un peu plus tard. Nous n’oublierons pas G. Mayer, C. Baché, Y. Ripault, J-P. Brignon, Ch. Savignac, « purs produits » de cette même école.
En parcourant les colonnes de la rubrique « athlétisme », il est intéressant de noter dans cette période, les noms de handballeurs qui participaient simultanément aux championnats avec les athlètes du club. Guy Mayer lançait le javelot autour de 60m, Dominique Deuil vers les 45m, Bernard Astorgis lançait le marteau et le poids en enchaînant match de hand et lancers dans le même week-end, et pas sur le même lieu. Manent sautait en hauteur et Celles participait au décathlon! Pierre Alard, recordman de France du lancer de disque, était le porte-drapeau de cette génération pluridisciplinaire opérant à ce haut niveau de performance.
Dans cette décennie, une date importante est à souligner. En effet, c’est en 1964 que Nelson Paillou a pris la direction de la FFHB en tant que Président et a quitté la présidence de la section handball du BEC après une aventure d’un quart de siècle, « unique et enrichissante à tous égards (sauf, bien sûr, au sens propre du terme…) » N.Paillou. Le docteur Christian Dubesset n’a pas hésité à prendre ses responsabilités lorsque Nelson Paillou lui a demandé d’assurer la relève. « Tu vas au devant de pas mal de soucis, mais aussi de tellement de joies qu’en écrivant ces lignes et en te présentant ses vœux les plus amicaux et sincères, le « vieux » t’envie… » N.Paillou.
Le journal suivant contenait la réponse de Ch.Dubesset, « le Dabe ». Le titre de l’article était « lapidaire et infini » comme l’aurait dit Gide : « Derrière le dirigeant, l’homme ».
La décennie se termine par la deuxième place de sa poule obtenue par l’équipe de Nationale derrière la Police de Paris. Elle se qualifiait ainsi pour les quarts de finale du Championnat de France contre la Stella Saint-Maur, première de l’autre poule. Les deux rencontres furent perdues, de cinq points à l’extérieur et de très peu à Kergomard. Peut-on dire que cette équipe du BEC se positionnait dans les 4 meilleures équipes françaises ? HB 26, 27, 28.
Nous sommes en 1968… imaginez la rencontre à Kergomard entre la Police de Paris et Bordeaux Etudiants Club en Nationale I ! Les rugbymen, particulièrement, qui suivaient régulièrement les matches de leurs amis handballeurs s’en donnaient à cœur joie de slogans et de lancers de pétards sur le bord de touche !
La décennie suivante démarra fort bien avec un titre de Champion de France de Nationale II en 1972, face à Altkirch. Nelson Paillou signe un beau poème à la suite de cette victoire : « ça n’a pas de prix ! »HB 29, 30
Les commentaires de la presse alsacienne très imagés mais peu amènes parlent du Handball de « déménageurs » des bécistes qui « méritent plus qu’un mouvement de désapprobation, de mépris », « des champions de France du hand et du pancrace réunis ». L’article se termine par une question : « pourquoi n’avoir jamais fait le contrôle anti-dopage pour les handballeurs » ? Des mots de perdants !
Nous ne pouvons passer sur cette « victoire nationale » sans avoir une pensée pour Jean-Paul Démias l’entraîneur de l’équipe depuis 1966 à la suite de Jean Jourdian. D’abord gardien de but du 11, nous le verrons en photo, plongeant à Barcelone dans les grands buts. Sa vocation l’amena professionnellement au CREPS et entraîneur au BEC auprès des « grands » et des plus jeunes sans interruption pendant des décennies. Ces deux exploits sportifs, les ¼ de finale et le titre, encadrent dans le temps, un petit moment cocasse, typiquement béciste.
Nous sommes le 20 février 1970 et l’équipe de NAT I est invitée à inaugurer la Salle Lauga à Bayonne. Nous rencontrions le Bataillon de Joinville, équipe de France militaire entièrement composée d’internationaux. Certains d’entre nous accomplissaient aussi leur service militaire. Ainsi nous avions récupéré des survêtements de l’armée, d’une belle couleur bleue, bien molletonnés, bouffants. Il y avait des grandes tailles, des petites tailles, bref, tout pour une belle présentation à côté des militaires du Bataillon. Sauf que…
Le maire de Bayonne, le ministre des Sports Joseph Comiti, d’autres édiles et Nelson Paillou visitant les infrastructures entendirent les étudiants du BEC, hurler dans les vestiaires : « Comiti des sous, Comiti des sous…. » Et Nelson d’ouvrir la porte en disant au ministre : « je crois que mes petits ont un mot à vous dire, M. le ministre ! » « A tout à l’heure M. le ministre avons-nous renchéri». L’arbitre appelle les joueurs et les militaires s’alignent, dignes, sous les ovations des deux mille spectateurs. Mais point de joueurs du BEC. Les premiers sifflets se font entendre. Au bout de plusieurs minutes, nous sommes entrés dans le gymnase…en désordre, patauds, lourdauds ; les grands, habillés avec les plus petits survêtements et les petits avec les plus grands, attachés autour de la taille et à l’épaule par de la grosse ficelle. La bronca ! On ne rigole pas avec le désordre au Pays Basque ! Nous voulions seulement montrer au ministre le dénuement des clubs universitaires. Le match se déroula dans un très bon climat sportif et les petits bécistes faillirent emporter la victoire sous les hourras et les encouragements des bayonnais réconciliés.
André Casalot, brillant universitaire, appelé à de hautes fonctions à Marseille, béarnais issu des célèbres équipes « réserve », qui présidait aux destinées de la section handball depuis la saison 70/71, laisse sa place à Guy Pierre en 1972. Ce dernier avait fait les beaux jours de l’équipe du BEC « OCCU ». Une lourde tâche l’attendait. Il quitte la présidence en 1976, sur une descente en NAT II et une malchance injuste : 6 rencontres perdues de 1 point, 2 nuls avec le PUC et Stella. Il la confie à Yves Sourbier. HB 31, 32.
Ce dernier en 1977 était déjà démissionnaire et voulait « aller à la chasse ». En 1984, il est à nouveau démissionnaire, de même qu’après 1986, très touché par le démantèlement controversé de la section masculine. En 1989 après deux victoires, il ne voulait plus « aller à la chasse ». En 1993, il reprend la présidence en jurant qu’il « ne cotiserait jamais aux Anciens » ! Yves, après 40 ans de dévouement sans limite au sein de la section HB du BEC passe le témoin à Annie Eliès mais garde le contact en restant vice-président. C’était en 1997.
Dans cette période 80/90 il ne faut pas oublier tout l’engagement des anciens joueurs de la « Nationale » auprès des jeunes de la section : Olivier, Héraud, F. Bigrel , A. Bigrel , Derot, Isnard, Arassus, Verdon, Diaz…
1997, c’est une date « douloureuse» pour le sport français, le handball français et le handball au BEC en particulier, après sa création et vingt cinq ans de présidence de la section handball : Nelson Paillou se tue sur la route en fonçant vers sa nième et dernière mission.
2006 voit une nouvelle fois Yves à la présidence après Ch. Pucheu et L. Diaz. Il nous quittera définitivement cette année-là après avoir reçu la Médaille d’or de la Fédération Française de Hand Ball et de nombreuses médailles d’honneur du BEC. Arlette Harymbat-Sourbier son épouse, Int A de Handball au BEC et ses trois fils sont encore présents pour nous rappeler, s’il était nécessaire, les moments chaleureux passés en sa compagnie. Nous reprendrons plus loin, une anecdote que Guy Pierre, ex président de la section handball aimait à raconter pour évoquer son souvenir. Son ami Guy Otternaud le suivit rapidement. Nous évoquerons son départ aidés en cela par le mot émouvant de J. P. Lacoux Directeur technique National, Président de la FFHB après Nelson Paillou.
b) La section féminine :
Carole Lombard/Baldeck, depuis son entrevue avec le Docteur Bahuet, président du BEC en 1943, prend en main les destinées de la section féminine, sur le terrain, et aussi au travers de ses articles sur le journal du BEC. Une vraie communicante au même titre que Nelson Paillou ! Elle perpétuera son action jusqu’en 1961, date de son départ vers l’Afrique où son choix professionnel l’amènera. HB 33, 34
Nous avons évoqué les dix premières années du handball féminin. Carole nous invite à suivre la section chronologiquement au plus près des résultats et de la vie de la section jusqu’à son départ.
Les années 50 sont délicates tant du point de vue des finances (le journal réapparait à peine) que de l’état d’esprit des joueurs démoralisés par l’ambiance générale. Les Grands Anciens prennent alors la plume et titrent : « Sportifs ne manquez pas d’âme » ou encore « Le BEC…votre club » du Docteur Ferrand. Ce dernier précise que « le BEC, c’est une arme de défense au service de la justice et de la loyauté. C’est que le BEC fut invariablement un mousquetaire de l’idéal, un Don Quichotte famélique chargeant contre les ailes méchantes des moulins de l’intérêt et de la « combine ». Aristote disciple de Platon est aussi évoqué : « La vertu est essentiellement ce dans et par quoi l’homme se rend supérieur au destin grâce à la maîtrise de ses passions et à l’exploitation de ses possibilités d’action. » Et les « Filles du BEC » en 1951 ? Hélas ! La courbe du succès n’a pas été ascendante et le BEC végète car il y a peu de clubs adverses en Gironde. Cependant Carole veille et suivant les préceptes des Anciens, trouve les mots adaptés : « Mais bravo les petites, vous avez joué avec un magnifique courage, le poids et la taille de vos adversaires ne vous ont pas effrayées. Au travail et contentons-nous des titres de Guyenne. » Trois titres viendront récompenser le magnifique esprit béciste dont quelques équipières juniors ont fait preuve tout au long de l’année. Je les félicite et les en remercie. »
Les « filles » de Carole vont enchaîner avec l’athlétisme et les noms qui brilleront sont évidemment ceux des handballeuses !
En 1952, après ces quelques inquiétudes, elles reparlèrent entraînement, tactique et aussi…chiffon ! Les « filles » achetèrent 45 m de tissus rouge pour faire des « barboteuses » à fermeture éclair. Le BEC fera déplacer du monde ! Les 45m se sont avérés insuffisants ! « Oui ami Nelson, les filles seront « impecc » dans leurs barboteuses rutilantes » ! Intervenait Carole.
En 1953 : « il y avait 3 équipes de filles, 30 chics camarades, un moral du tonnerre. Que désirer de plus ? » écrivait Carole.
Aussi en 1954 :« les pouliches de Carole », dixit Nelson, furent-elles Championnes de France Universitaire à Aix, finalistes du Championnat de France à 7 contre « Simon-Siegel » invariablement championne de France, et ½ finalistes de la Coupe de France à 11. HB 35, 36
« Bravo, disait Carole, continuons à être l’équipe des dix grandes amies qui luttent ensemble pour un plus grand BEC ! ».Deux joueuses sont sélectionnées en Equipe de France : Nougué et Rabreau.
L’année suivante, en 1955, elles ravissaient le titre de Championnes de France au Stade Français, par 8 à 4 « grâce à l’adresse, la résistance et l’intelligence de l’équipe.»HB 37
Carole : « …petite section : 36 éléments, 3 équipes, mais de chics filles qui aiment le jeu et leurs couleurs ».
Résultat, en 1956, elles obtiennent une excellente victoire en finale du championnat de France Universitaire contre le PUC. Mais elles échouent d’un point à 10 secondes de la fin en finale du championnat de France FFHB contre le Stade Français. HB 38
En récompense, les Anciens et Amis mettent la main à la poche pour leur offrir trois jours à Barcelone en Mai, les 11, 12, 13. Elles lutteront contre le club universitaire du Déportivo Hispano Francès. HB 39
Mimi Carrère et M.C. Hernault sont sélectionnées en équipe de France.
C. Dubroca en Junior au javelot, Nadal au 100m, Rabreau au disque, Harymbat au 100m poursuivent la saison de hand avec les compétitions d’athlétisme.
S’il n’y a pas eu d’accession à la finale du championnat de France en 1957, les dirigeants cherchèrent à constituer une équipe cadette, mais « trouverons-nous des adversaires, pour le plus grand essor de notre cher beau sport ?» écrit Carole.
1958 : « Cependant…ne désespérons pas, la génération de sportives engendrera des enfants dignes d’elle et le BEC vivra « et ils seront bécistes, leurs mères l’étaient bien ». Amis et Anciens, soyez fiers de vos filles, elles contribuent à porter haut le renom du BEC et à défendre chèrement le sport féminin français qui plus que jamais » décline Carole.
Trois années fastes vont suivre :
1959 : Champions de France Universitaires Garçons et Filles, face au PUC, victoire par 8 à 2 (21 à 17 pour les garçons). Il s’agissait d’un tournoi entre le PUC, AIX et le BEC. « Ont marqué des buts : Dubroca qui retrouve son shoot féroce: 3, Carrère qui se joue de la défense adverse: 2, Duteich : 2, Mangou qui construit un jeu efficace et sûr: 1 ».
« Le tout est de tenir bon. Avoir un moral de fer, un jeu d’équipe faisant feu de tout bois, des jambes solides et au moins à Bordeaux un arbitrage honnête et sans partialité. Alors les espoirs sont permis à cette équipe ». Carole.
C’est ce qu’il s’est passé en 1960 qui voit le BEC finaliste du championnat de France (défaite contre Ivry) et championne de France universitaire contre Montpellier car « la volonté et l’énergie que notre équipe 1ère déploie est pour nous la meilleure raison d’espérer. » Très beau suivi en 1961 avec la place de championnes de France universitaires face au PUC (9 à 5) et vaincues d’un but par Nantes en ½ finale du championnat FFHB. Nantes qui sera sacré champion de France. Elles étaient dirigées par J. Mangou. Mimi Carrère et Colette Dubroca étaient sélectionnées en équipe de France.
A noter aussi le beau doublé des filles en 1961/62 : Championnes de France Universitaire et de France FFHB. HB 40, 41
Pourtant, un véritable « changement, chamboulement » on parla même de «débâcle», atteint la section en ce début de saison. Le BEC n’est plus Cours Pasteur, la section n’a plus de présidente, Carole est partie et sept équipières arrêtent la compétition! Avec huit nouvelles joueuses, remplacées par des jeunes formées au club nous retrouvons ces « sacrées gamines » en ½ finale du championnat de France FFHB après avoir battu le SMUC sous la pluie et sur un terrain de 45m de long. Elles sont, à la suite, championnes de France FFHB en battant Ivry par 11 buts à 10 ! Elles sont aussi championnes de France universitaire en battant Montpellier 10 buts à 9. P. et J. Mangou remplacent Carole dans son rôle de manager et Pierre Mangou écrit les articles pour la section féminine sur le journal.
En 1964/65 : elles sont ½ finalistes du Championnat de France. Mimi Carrère est entraîneur et P. et J. Mangou s’occupent des jeunes. Mimi Carrère au printemps avec l’athlétisme du club court le 400m en moins de 60 ‘’ et saute 5,75m en longueur, Malsert lance le javelot à 46,10m et Vieu lance le poids et le disque.
Beaucoup de changements encore en 1966. Cependant l’ambiance reste bien« béciste » et lors du match Brest/BEC, les filles en escale au foyer du Marin dégrafèrent tous les pompons rouges accrochés aux porte-manteaux, pour s’en faire une parure ! HB 42
Monéghetti sera repérée par les sélectionneurs.
Après un long travail des jeunes et des nouvelles recrues, les joueuses se qualifient en championnat de France et en Universitaire. Elles finissent 4° club de Nationale, 3° en Honneur en Gironde, 6° en Promotion, les juniors et cadettes sont championnes de Gironde et d’Aquitaine. Pour parfaire ce travail de formation et de préparation, à l’instar des garçons, un premier stage est organisé du 4 au 8 septembre 1970 par « les dévoués » P. et J. Mangou et l’incontournable Guy Otternaud, au Cap-Ferret.
En 1970, il n’y eut pas de phase finale en championnat de France, mais des cadettes en progression et des sélectionnées en inter-ligue (Mangou et Fumat). Il reste malgré tout le souvenir ému des handballeuses du BEC, des somnambules, changeant de train à Tours en pyjama et chemises de nuit traînant leurs grands sacs contenant bonbons, gâteaux, sandwiches, bouteilles de rouge, champagne…
Les années 1971/72/73 virent deux finales de championnat de France ratées en deux ans et une place de 3° sur 8 alors que l’objectif était de ne pas descendre, en 1974 ! HB 43
Jusqu’en 1977, les jeunes filles « la fine fleur du BEC », petit noyau animé par Guy Otternaud sont encore ½ finalistes. Un nouveau stage à Soulac-Le Verdon suivi de celui de Montalivet, encadrés par le même Guy et « soeurette Sentenac », prépareront les prochaines saisons que nous appellerons « Européennes ».
En 1978, 1983, 1986 : Participation à trois Coupes d’Europe HB 44, 4 photos
Yves Sourbier, Président de la section se montre confiant en 1977/78 car il parle des féminines en ces termes : « … nous pouvons dire que nous avons les plus belles de la région aussi bien en beauté qu’en qualité. » Il est satisfait du stage de Montalivet et il juge son effectif impressionnant pour affronter le championnat de France, la coupe et – le clou de la saison – la coupe d’Europe. En revanche, il regrette le départ de Guy Otternaud son ami de 15 ans. Mais celui-ci est remplacé par Christine Carré « qui a pris l’avenir des filles à pleines mains ». Monique Sentenac la seconde au managérat.
1978 : Après les victoires face aux Portugaises de Lisbonne, les jeunes filles du BEC sont défaites lourdement en ¼ de finale de Coupe d’Europe par Ferencvaros de Budapest 39 à 11 à l’extérieur et 25 à 10 à Bordeaux. Il suffit de lire l’impressionnant nombre de sélections des Hongroises pour comprendre la tâche qui attendait les Bordelaises du BEC ! (93, 80, 118, 23, 138 ….), ces Hongroises évoluant aussi au sein de l’équipe de Hongrie, championne du Monde ! Ne comparons pas non plus le nombre d’entraînements pratiqués par les deux équipes et la quantité horaire (10h contre 4h) ni les moyens attribués à chaque club ! Christine Carré était capitaine/entraîneur lors de ces rencontres, Monique Sentenac manageait. Christine fait un premier bilan de ces défis européens dans le journal de juin/juillet 1978. Nous retrouvons presque le ton, le vocabulaire, des Anciens qui voulaient secouer les troupes du BEC en 1950. Ils avançaient le terme de « vertu ». Christine traduit parfaitement leur langage sur le terrain : « Qualifiées pour les ½ finales en Championnat de France et en Coupe, il faut se préparer et jeter toutes nos forces dans ces nouvelles et proches batailles ».
Un « pilou suprême » est décerné pour le Handball féminin par Michel Lenguin dans son premier éditorial de 1983. En effet les Filles sont championnes de France face au PUC et sont donc qualifiées pour la coupe d’Europe. La coupe d’Europe s’est déroulée en début de saison et après avoir éliminé les luxembourgeoises de Bascharaje, les filles ont affronté une des toutes meilleures formations européennes : les Hongroises du Vasas sport club de Budapest. Elles se sont inclinées par deux fois, 25/10 à Budapest et 19/13 à Bordeaux.
En 1983/84 les filles finissent à la quatrième place du championnat de France, ce qui les privait de la coupe d’Europe. Mais en 1985/86 elles sont troisièmes et donc qualifiées. Ce sont les Norvégiennes de Gjerpen qui attendent les bécistes. Dans son article de Mars 1986 au sujet de ces rencontres, Y. Sourbier ne revient même pas sur les scores ! « Tout le monde a eu froid, – 22° à Oslo, collation à 16 h : saumon, ananas, cornichons sucrés … manque de gentillesse de l’équipe adverse, 3h30 de car sur un linceul blanc, (je me demande s’il y a de la terre dessous), les bagages qui n’ont pas suivi…mais Yves Chateauraynaud qui avait perdu sa pochette et son argent à l’aller, retrouve son bien aux objets trouvés à Oslo ».
Les années se suivent et ne se ressemblent pas car la saison 1987/88 est à oublier au plus vite, dans la crainte et le vertige de l’abîme que symbolise la division inférieure. En 1990 le manque d’argent et de bénévoles vient se greffer sur ces inquiétudes. Les Filles du BEC sont maintenant en Nationale 2. Mettons cependant en exergue en 1992 « l’équipe Aquitaine constituée de 12 filles et d’un entraîneur qui se font plaisir sur le terrain le dimanche, premières de leur poule, dans l’ombre, mais quelle fraîcheur ! » La Nationale 2 descendra en pré-nationale en 1999.
2012 : Nous ne pouvons cependant pas passer sous silence le titre de Championnes de la Coupe de France Régionale, acquis le 15 avril 2012 à Bercy face à Gap. HB 45
Beaucoup de nouveaux projets, louables, étudiés, ambitieux et présentés par des présidents courageux seront mis en place tour à tour. Les documents d’archives manquent pour clore ce rapide survol d’une section féminine si riche de succès sportifs et humains.
4- POUR UN SPORT QUI SOIT PLUS QUE DU SPORT.
a) Les équipes « Réserve » du BEC.
« Les places deviennent chères dans le 11 « réserve » en 1952 ! Les juniors sont parfaits et prêts à assurer la relève. En 1953 la réserve est championne de Guyenne en battant les Girondins ». Voilà qu’est avancée l’idée d’un club assis sur de belles bases, fortifiées par le comportement de jeunes aux qualités reconnues. Cependant plusieurs équipes « réserve » s’expriment en week-end. L’une d’entre elles, la « réserve 3 » fait sensation. En 1954, elle s’appelle BEC « OCCU ». OCCU : le handball est une activité sportive née sous l’occupation. C’est l’équipe des « Anciens ». Attention ! Il y avait beaucoup d’appelés mais peu d’élus : 11 et un peu plus. La sélection se faisait selon l’âge et selon la situation familiale (le mariageaccorde une bonification de six mois, et un an est attribué par enfant régulièrement à charge ; les enfants sortis d’affaires et mariés ne valent que six mois de bonification. Rien n’est prévu pour les petits enfants.) Ainsi Arias, de l’époque de Broussin, célibataire, malgré ses 14 ans de BEC ne pouvait pas postuler pour jouer dans cette équipe alors que le jeune Sourbier se trouvait devant lui, grâce à sa progéniture ! Carole conseillant à Arias de passer une annonce matrimoniale ! Ce groupe se préparait aussi à se doter d’un équipement particulier, en l’occurrence un pantalon de golf. Lahournat et Morillon étaient chargés d’acheter 33,50 m de tissus à grandes rayures rouge et blanc ! Cette équipe obtenait d’excellents résultats mais en vue du match contre le Stade, elle se promettait de mettre les bouchées doubles à l’entraînement. Les joueurs élus se nommaient : Mallet, Abbadie, Planchet, Sourbier, Mangou, Castagné, Vignes, Broussin, Lahournat, Jourdian, Seurin, Morillon, Dupeux, Paillou, Maurice. HB 46, 46-1
En même temps que cette équipe dite « folklorique », jusqu’à quatre équipes de « Réserve Seniors » ont défendu les couleurs du BEC dans les années 1950/60/70. Elles ont pu s’appeler BEC 2, 3, 4, 5 ; équipes d’Honneur 1, 2, de Promotion 1, 2. La mythologique équipe baptisée de « Loch Ness » était la 4, composée d’ex-joueurs du « BEC OCCU », la caste hermétique, et de ceux qui ne pouvaient pas jouer en 3. Elle deviendra P2 plus tard. Le caractère général en était la bonne humeur. Les conceptions sportives étaient simples : jouer pour jouer d’abord, pour gagner ensuite. S’il fallait leur donner une devise : « trop sérieux et pas sérieux s’abstenir ». Dans cette équipe P2 apparait Gilles Parrou, l’adjoint de Dédé la Morille (l’un des plus anciens de la section, pas assez reconnu par les nouvelles générations, une couronne de lauriers aurait dû lui être tressée). Il en deviendra le capitaine et l’équipe s’appellera par la même occasion « l’Equipe Parrou » composée de Escalette, Parrou, Dubesset président, Pierre, futur président, Constantin, Denjean, Barry, Gerbier, Hervé, Hubert quand il est là…, Astorgis. Ils furent plusieurs années consécutivement Champions de Gironde et vainqueurs de la Coupe d’Aquitaine. La fois où ils furent battus, ils en étaient plutôt satisfaits et rétorquaient à un journaliste : « Savez-vous ce que c’est de ne point perdre un match durant deux ans et demi ! » Leur devise à eux était : « Sur le terrain comme dans la vie, jamais feignants ! ». Ils pratiquaient un Handball peu orthodoxe « mais où l’esprit béciste fleurit à chaque nouvelle saison ». Cependant il y eut des hauts et des bas. Plumenail, dit l’ornithorynque, écrivit un papier se désolant de l’attitude de certains « lunatiques », présents épisodiquement, en mettant en exergue Riquet Duboscq qui faisait l’effort de se déplacer depuis Libourne ! Gilles Parrou lui-même signa : « celui qui espère depuis 10 ans avoir son équipe complète avant la fin de la 1ere mi-temps ». Bref les P2 resteront une équipe sérieuse et attractive composée de joueurs dont on se demande s’ils ont du génie ou de la fantaisie. Ils sont surtout « chambreurs » et d’abord avec eux-mêmes ! Voici quelques traits rapidement évoqués : « tenez, Hubert, il arrive un jour à l’heure, fait une brillante mi-temps puis voyant que tout va bien, nous quitte avec une charmante personne. Il peut marquer une fois dix buts ou rater toutes les balles. » Il y avait aussi : « les Gerbiers Brothers du tilt : c’est du travail sérieux et familial « je secoue à droite et tu pousses à gauche » !
Plus tard, l’équipe sera composée de Parrou, Gerbier, Pierre, Plumenail, Despagne, Brignon, Magnier, Barry, Trouvé, Démias et Baché/Ripault après leur arrêt en Nationale. HB 47. Ce sont tous ces joueurs, les fidèles du BEC, que nous retrouverons aussi aux hypertrophées du club pour animer les rencontres et perpétuer le lien pittoresque entre les sections en fin de saison.
b) La préparation de la saison sportive à Arette-La Pierre Saint- Martin. HB 48 « ARETTE », c’est la maison de « La Mouline » quartier du village où Nelson Paillou avait décidé d’entrer en « résidence ». C’était un centre de vacances de l’AROEVEN de Bordeaux dont Nelson était Secrétaire Général. C’était le lieu de regroupement des footballeurs, rugbymen et handballeurs du BEC qui venaient se mettre au vert pour préparer leur saison, en septembre. C’était aussi un fronton, « cancha » sur laquelle Nelson martyrisait les petits jeunes avec des « rachas » tirées au cordeau, un ruisseau appelé « le Vert » et ses « affluents » lieux de nos escapades halieutiques, n’oublions pas la truite de sept cents grammes caressée puis capturée à la main par François Bigrel ! Tout près, le bistrot chez « La Marie » où le garde-pêche venait glaner des renseignements au sujet de ces virées bien particulières. En face, la cabane où Yves Ripault branchait « à sa façon » les fils de son épuisette électrique, « quatre vingt truites à l’heure » disait-il, mais seulement pour un repas ! Cet électricien touche à tout a été aussi capable de bricoler « à sa façon encore » un wagon de restauration en gare de Tours après un match à Paris, une manière peut-être d’empêcher le train de reprendre sa direction et de perturber son arrivée à Tarbes où son coéquipier Astorgis se mariait le lendemain !
Plus loin, nous achetions le fromage de brebis avant de rentrer à Bordeaux. A ce sujet, Gilles Stoïcheff s’était plaint au retour du stage que des odeurs fortes et persistantes, mais caractéristiques, émanaient de l’intérieur de sa voiture. Lavages après lavages rien n’y faisait. Il se dit que, plus tard, il avait dû vendre la voiture. Et les odeurs ? Elles venaient de l’espace entre la carrosserie des portes et la protection intérieure dans lequel un farceur (Claude Aimé peut-être ?) avait introduit une grande quantité de croûtes de fromage qui au fur et à mesure des jours pourrissaient, avec les mouches autour!
« ARETTE » : c’était Mme Filaféro, la cuisinière locale du stage qui affirmait avoir attrapé un ours de ses propres mains dans les montagnes voisines (véridique, preuve journalistique avancée). Avec l’aide de quelques « anciens », elle plongeait la tête des petits juniors dans l’eau de vaisselle lorsqu’ils mettaient en doute son exploit.
Et puis il y avait François, le « maire » de la Mouline. Il avait chaque année le même âge, toujours souriant, pas bavard, « ça va François ? un « ça va ! » plus que guttural émanait de son gosier ! » Réponse cependant incompréhensible pour les juniors. Mais il était là, assis sur la murette, ne manquant aucun entraînement, avec son bâton torsadé et son béret bien lustré.
Nous ne pouvons évoquer « Arette » sans écrire (reprendre) cet extrait d’un mot de Guy Pierre, ex- président de la section handball, tiré du journal du BEC de novembre 2006, à l’intention de Yves Sourbier décédé quelques mois plus tôt. Nous ferons allusion aussi à la disparition de Guy Otternaud le 23 octobre 2006. Des noms qui ont marqué le BEC de façon durable.
« Mon cher Yves
…Fin de stage à la Mouline.…Il faisait très chaud et tu n’étais vêtu que d’un short. Je m’étais également muni d’une poche plastique pour y loger les futures captures. La pêche s’annonçait fructueuse et je pris rapidement trois ou quatre truites, lorsqu’un gamin de la ferme voisine qui se trouvait dans les parages se mit à crier : « Attention ! le garde ! le garde ! »….Heureusement, ton sens de l’à-propos et ta faculté de te sortir de n’importe quelle situation épineuse fit une nouvelle fois merveille. Tu me dis : « Attends, c’est pas grave ! T’en fais pas, on va le b… ! Planque les truites. Ce que je fis prestement dans l’unique endroit qui me vint à l’esprit sur le moment : mon slip ! Sur ce, tu me pris tendrement par le cou et me fis gober des mûres (il y en avait à profusion autour de nous). « Tiens mon chéri, mange une mûre et fais-moi un bisou. » Bien sûr, je jouais le jeu. Notre tête-à-tête amoureux ne dura pas longtemps car le garde surgit au détour d’un sentier et tomba en arrêt devant le tableau. Nous lui lancions des œillades et petits gestes pour l’inviter à nous rejoindre. Dans mon slip, les truites à l’agonie effectuaient quelques soubresauts évocateurs. Tout cela tétanisa complètement le brave homme qui ne sut dire que « Ah ! Ah ! Ah ! » … avant de repartir aussi vite qu’il court encore, mais après trente ans, j’ai un doute. Nous réussîmes, non sans mal, à retarder un formidable éclat de rire, le temps qu’il soit hors de portée. Voilà mon cher Yves, un bon moment passé à tes côtés. Si tu as le temps, garde moi une petite place dans ton coin. On va encore bien rigoler ! »
Guy Otternaud le suivit rapidement. Il faisait partie de l’équipe des torrents, il en était l’un des initiateurs, « torrent » de solidarité, de générosité, de sensibilité, d’amitié aussi. C’était la fantaisie, la malice, offrir, former, partager, un engagement militant, éduquer, amuser, le Handball féminin, l’art de vivre, le respect de l’autre … Reprenons d’autres mots de J.P Lacoux, Directeur Technique National à la FFHB à son sujet (voir le journal du BEC d’avril 2007) : « Paillou, lors des stages à Arette, a toujours vanté son adresse : sa main si apte à manier la balle et à s’autoriser toutes les facéties sur les terrains était tout aussi efficace, dans les gaves pyrénéens, pour attraper les truites dont il régalait les copains. »
C’était l’esprit de « La Mouline » accompagné de l’humour irrévérencieux des petits juniors à l’adresse des plus anciens tel : « Le nouveau médecin Guy Mayer arrive à l’hôpital et apprend la mort d’un de ses malades. Il est mort ?… Mais pendant combien de temps a-t-il suivi mon ordonnance ? Depuis votre dernière visite, répond l’infirmière, c’est-à-dire quinze jours. Nom de nom, je lui avais pourtant dit de suivre le traitement pendant un mois !… » Ou encore : « Le patron électricien : M. Ripault, vous êtes allé chez M. Paillou ? Oui patron ! Mais vous n’avez pas réparé la sonnette électrique. Impossible, patron il n’était pas chez lui ; j’ai sonné dix fois et personne n’a répondu » ! On se souviendra cependant que le jeune Buguet aux statistiques impressionnantes en championnat, se vit « renvoyé à ses chères études » par le gdb senior qui lui avait pourtant accordé quinze points d’avance au cours du tournoi de pelote basque, dans une partie en vingt et un points. « Le petit prétentieux » ne savait peut-être pas que son ainé avait appris à marcher à l’ombre du fronton de son village au Pays Basque !
Pendant ce temps, « Les filles » bénéficiaient de leur stage préparatoire au Verdon, accompagnées par la famille Mangou, dans le fief de Guy Otternaud. Nous supposons que les anecdotes ne manquèrent pas auprès d’un tel mentor, le cœur sur la main, la blague facile!
c)- Les hypertrophées : animations initiées par la section handball depuis 1945.
Dès 1945 les dirigeants du handball pensèrent qu’il serait souhaitable de terminer la saison par une petite fête familiale regroupant tous les licenciés du handball. La matinée étant réservée aux handballeurs, l’après-midi réunissait toutes les sections sur un même terrain, celui de l’amitié. Ce serait un moment de détente que les fondateurs cherchèrent à favoriser en mettant sur pied des compétitions où la « technique » et les « résultats » n’avaient plus aucune espèce d’importance.
La saison 1947/48 se termina par un splendide pique-nique le 27 juin au stadium. Dès 9 h du matin des matches-défis virent s’opposer en handball à 11, les basketteurs et les handballeurs. Ainsi débutèrent ces rencontres inter-sections destinées à provoquer des échanges, à susciter une meilleure connaissance des sports pratiqués et des joueurs et joueuses des différentes sections.
En 1952 plus de 100 participants étaient sur le pré. « Mais quelle fierté pour les intéressés de faire partie de ces « maquisards » du véritable sport » disait Nelson Paillou. « Ainsi le BEC est plus qu’un club sportif ordinaire. Amis, Anciens soyez tranquilles. Le BEC continue » renchérissait Nelson. L’année suivante, 120 athlètes faisaient plus ample connaissance, les joueurs de rugby s’étant joints aux « maquisards ».
En 1956, le journal du BEC titrait pour l’hypertrophée de l’année : « Du sein à la une » ! 200 athlètes se rencontrèrent avec, l’après-midi, un match inédit de rugby à 15, féminin. Quinze handballeuses et hockeyeuses contre quinze volleyeuses et basketteuses! La handballeuse Colette Dubroca se mit particulièrement en évidence en marquant et transformant son essai ! L’auteur de l’article clôtura son papier par ces mots : « l’arbitre fut un véritable metteur en sein ».
En 1958, les terribles « papous » luttèrent contre les jeunes femmes du BEC. E. Bordelés, Vice-président du BEC écrivait ces lignes dans son compte rendu : « …Parlons du match. Je vous ai dit qu’une quinzaine de filles admirables, aux jambes galbées, aux poitrines agressives et aux minois séducteurs, étaient opposées à poids égal aux Papous comblés d’ans, de gloire et de graisse…Déjouant la loi du nombre, s’efforçant de ne pas loucher sur les appâts qui étaient offerts à leur vue pour leur faire oublier le ballon, nos héros s’ébranlèrent… Nos gracieuses adversaires durent s’incliner sur le score de 21 à 16…. »
L’hypertrophée de 1961 vit la mise en place de tournois de sixte, le Challenge Fourche (gardien du stadium), de rencontres de rugby et de tournois de volley. Sept équipes de handball participèrent au regroupement de 1964 avec l’introduction d’un « trottinet-cross, d’un foot-boue et d’un combat de tête, jeu intellectuel imposé par Paillou. Lors de l’hypertrophée 1965, nous retrouvons Parrou, Guérin, Dubesset, Gerbier, Plumenail, Dathy, Brignon, Casalot futur président, Démias, Morillon, Paillou, Richard, Ripault, Dutemps, le jeune Hubert toujours en retard…etc.
En 1966, XXIème du nom, l’hypertrophée est considéré comme « l’incarnation du mythe de l’esprit béciste » où l’on découvre le jeu de « Rufogolfball » (trop long à expliquer !) Celui de 1967 nous présente le « tiropit » et toujours le footboue-ball (en fonction du temps). En soirée c’est le mandibull – jaffra qui est pratiqué. Plus récemment, en 1998, nous assistons à un renouveau avec une réussite totale. Sur la lancée du Centenaire (1997) une « commission-jeunes », et non la section handball, a décidé d’organiser une rencontre inter-sections sous la forme d’un hypertrophée remis au goût du jour et dédié à Nelson Paillou. Plus de 100 courageux ont bravé les intempéries et affronté les chausse-trappes proposées par les organisateurs. 400 convives étaient attendus en soirée. Pourtant le deuxième hypertrophée dédié à Nelson Paillou en 2010, sera un peu décevant.
d) Quelques figures du Handball béciste
Jean-Paul Brignon, HB 49. Guy Mayer, HB 50. Claude Baché, HB 51, Yves Ripault, HB 51. Jean Férignac, HB 52. Serge Magnier, HB 52. Pierre Alard, HB 53. Jean-Paul Démias, HB 54. Christine Carré, HB 76. Guy Otternaud, Jacqueline et Jean Mangou, Mimi Carrère, Jean Jourdian HB 77.
Nous n’oublions pas les « Grands Anciens » évoqués au début du propos en tant que précurseurs : « ceux et celles qui ont créé la section ». Les joueurs et joueuses qui ne sont pas cités se retrouveront sur les photos tout au long de cet historique succinct du HANDBALL béciste. Ce propos ne peut être exhaustif. Vous trouverez des erreurs de dates, des noms mal orthographiés. Il y a aussi certainement des oublis. Les archives ne sont pas toujours fiables ou complètes.